
Habiter, c'est avant tout se loger, disposer d'un toit, avoir des clés en poche qui ouvre un "chez soi". Un combat éminemment politique, celui du droit au logement pour tous, plus que jamais d'actualité 50 ans après l'appel de l'Abbé Pierre.
Habiter, c'est aussi vivre la ville, investir le territoire, ne pas le subir. (Re)devenir acteur citoyen de la définition de son environnement et construire l'ambition collective du vivre ensemble quitte à perturber les plans des promoteurs-prédateurs et l'oreille attentive qu'ils trouvent parfois dans les bureaux de nos élus.
Habiter, c'est encore résider sur une planète qui nous dit l'urgence qu'il y a à penser d'autres modèles. Certains entendent cet appel et décident d'habiter autrement, à plusieurs en mutualisant ce qui peut l'être, en partageant des espaces pour en préserver d'autres, en décidant de posséder mais ensemble, loin du chacun pour soi. Ils s'inscrivent dans le mouvement de l'habitat participatif qui se développe en France depuis une dizaine d'année. Un mouvement hétéroclite, où chaque projet constitue un modèle à part entière mais qui se rassemble autour de valeurs solidaires et écologiques. Une certaine idée du vivre ensemble où les générations se mélangent, où les habitants imaginent, conçoivent et gèrent ensemble leurs logements.
C'est donc autour de "l'habiter" que nous avons choisi de nous pencher ce mois-ci dans la Dynamo. A travers l'habitat participatif parce qu'il répond à une autre manière de faire, une alternative qui fait sens au point d'entrer dans la loi et devenir une pratique soutenue par quelques collectivités publiques. A travers l'Atelier citoyen d'urbanisme également qui propose à des collectifs d'habitant de peser dans le dialogue avec leurs bailleurs, leurs élus pour apprendre à "faire la ville ensemble". A travers la Bricothèque encore, un lieu de mutualisation où les plus défavorisés viennent emprunter des outils et apprendre à bricoler pour ne plus subir leur logement et redevenir acteurs de leur intérieur.
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